La Bibliothèque Infernale

Quoi de plus normal, pour un libraire, que de vivre parmi les livres? Mais il y a toutefois certaines limites à la conscience professionnelle: car lorsqu’un jour le libraire croise le chemin d’un ouvrage plutôt étrange, que le Livre en question s’avère être hautement diabolique et qu’il aspire le malheureux entre ses pages pour lui faire vivre un tourbillon d’aventures infernales, là, c’est une autre paire de manches… Vous n’aimeriez pas être à la place de ce libraire?

Malheureusement pour vous, « La Bibliothèque Infernale » est une histoire dont justement VOUS, ami lecteur, êtes le principal protagoniste! Prêt à vous lancer?

On les attendait depuis l’apparition du livre numérique : les Livres Dont Vous Êtes Le Héros (que l’on nommera affectueusement par leur petit nom LDVELH par la suite) nouvelle génération. La Bibliothèque Infernale, c’est le premier titre publié par un éditeur, en l’occurrence Walrus. Pour l’occasion, Walrus crée une nouvelle collection : la collection « Rendez-vous au 14 ».

N’y allons pas par quatre chemins, je me suis éclaté en jouant cette histoire ! Comme un fou, comme au bon vieux temps, avec un petit quelque chose de plus. Certainement cet humour qui faisait défaut à nombre des LDVELH de mon adolescence, ou bien le style utilisé, très bon, sans oublier l’univers choisi : une bibliothèque, des livres et des trouvailles à n’en plus finir ! Un caméo sympathique de liseuse au début et à la fin du récit est un bon clin d’œil au support du texte.

Tout commence par un texte d’introduction, qui prend le temps de nous plonger progressivement dans l’aventure. Ici pas besoin de décrire des règles, pas de feuille de personnage, pas de dé. L’auteur s’est fort bien débrouillé à trouver des mécanismes de substitution qui ne nuisent pas au rythme de la lecture.

Chaque étage que l’on découvre, une fois plongé dans la Bibliothèque à proprement parler, est une petite merveille d’idée, les références m’évoquant un peu, mais pas de façon aussi poussée quand même, l’imagination débridée de Fforde dans ses Thursday Next.

Je suis mort plusieurs fois (forcément), mais au moins là c’est rarement à cause d’un jet de dé traître en plein milieu d’un combat difficile. Les diverses façon de mourir sont elles aussi ingénieuses (Ah ! L’étage de métal et ses habitants ! ). Et puis, comme dans tout LDVELH qui se respecte, il y a des petites illustrations, régulièrement, de la main de l’auteur lui-même.

En résumé : si vous adoriez les LDVELH étant plus jeunes, plongez dedans sans hésiter, si vous ne connaissez pas et que vous avez envie d’une lecture ludique, bien écrite, ingénieuse, ne passez pas votre chemin, c’est du tout bon ! Cette collection démarre bien, et j’ai hâte de voir venir les prochaines parutions (d’ailleurs les soumissions sont ouvertes auprès de l’éditeur) !

La Bibliothèque Infernale

Neil Jomunsi

Walrus, 2012 – 4,99 € (sans DRM)

8 réflexions sur “La Bibliothèque Infernale

  1. Du coup ça utilise un système de lien qui t’amène directement de pages en pages comme un site fermé ou bien il utilise un autre système ? Est-ce que tu peux développer (succinctement) comment il se passe de tous les éléments habituels (feuilles de persos, dés, etc.) ?

    • C’est ça, à la fin de chaque paragraphes, il y a des liens vers les suivants. Et ça fonctionne bien sur ma liseuse !
      Pas de feuille de perso puisque aucune carac à gérer. Pas de point de vie, pas d’inventaire non plus. Les quelques objets que tu récupères, c’est à toi de t’en rappeler (mais ils ne sont pas très nombreux). Pour les « combats », plutôt des affrontements, la plupart du temps ce sont les actes que tu choisis d’entreprendre qui amèneront la conclusion qui s’impose.
      Et pour les jets de dés à proprement parler, ils correspondent aux cas où tu jetais un dé pour décider si tu tombais dans le ravin ou si tu franchissais le pont branlant sans qu’il ne cède. Donc des situations où seul le hasard importait. Du coup, ici, il suffit de choisir un nombre et advienne que pourra pour toi ! ^^
      Bref, une bonne adaptation des mécanismes, en laissant de côté ceux qui ne sont pas essentiels. 😉

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  3. Très bon livre, agréable à lire, ou plutôt à « jouer ». Bien d’accord avec toi : les dés et les feuilles de jeu ne m’ont pas manqué ! D’ailleurs quand j’étais gosse j’avais tendance à gagner mystérieusement mes combats sans même lancer un dé… 😉

    Mon moment préféré reste celui de l’ascenseur. Et sadique comme je suis, je peux te dire que mon personnage a bien souffert !

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